Nous avons échangé avec Maxime Loubar, étudiant-entrepreneur accompagné par le Pépite CréaJ IDF, sur son projet de start-up Wyes et son initiative “Solidarité masques en tissu – Jouy-le-Moutier”, lancée au cœur de la crise sanitaire dans le département du Val d’Oise.
Pouvez-vous me raconter votre parcours d’étudiant-entrepreneur et votre projet d’entreprise ?
J’ai eu la chance de bénéficier du statut étudiant-entrepreneur au sein du Pépite CréaJ IDF, et j’ai ainsi pu bénéficier d’un accompagnement me permettant de saisir davantage l’univers entrepreneurial. Au-delà des belles rencontres, j’ai eu le bonheur d’être lauréat du Pépite France Challenge 2019, ce qui m’a permis de partir au Québec avec l’Office Franco-Québecois de la Jeunesse (OFQJ) au WAQ – Web à Québec, le plus grand salon francophone du numérique en Amérique du Nord. J’ai aussi eu l’honneur d’être lauréat du Pépite Tremplin 2019, m’offrant, via la BPI, 10 000 € pour le développement de mon projet Wyes. Ma start-up développe un dispositif permettant aux personnes paralysées, dans l’incapacité de s’exprimer, de pouvoir retrouver la communication en un simple clin d’œil. Cette technologie oculaire est basée sur une paire de lunettes connectée permettant de détecter les clignements volontaires des yeux, agissant comme un clic de souris, le tout relié à une interface numérique sur tablette. Notre application est enrichie d’une intelligence artificielle pour fluidifier la parole, et nous avons pu déposer un brevet pour notre innovation.
Vous êtes actuellement impliqué dans un réseau d’initiative citoyenne de fabrication de masques : comment est né ce projet solidaire ? Quels sont vos résultats à ce jour ?
Il y a, partout et en tout temps, des âmes altruistes qui s’évertuent de faire le bien autour d’eux. Dans ma ville de Jouy-le-Moutier, beaucoup de personnes ont souhaité apporter leur contribution dans l’effort collectif national. Avec mes amis du collectif citoyen Jouy, ville d’avenirs !, nous avons entrepris de fédérer les bonnes volontés en lançant le projet “Solidarité masques en tissu – Jouy-le-Moutier”. Nous avons tout de suite lancé des appels aux dons de tissus et d’élastiques, selon les recommandations de l’AFNOR, et un appel aux couturiers et couturières bénévoles, amateurs comme confirmés. Depuis le 25 mars, le projet regroupe 500 personnes et s’approche des 5 000 masques artisanaux homologués AFNOR confectionnés et distribués en priorité aux personnes fragiles, aînées et exposées quotidiennement au virus.
Considérez-vous que les compétences acquises dans le cadre du Pépite CréaJI IDF vous ont été utiles pour mener à bien ce projet ?
Absolument. Les compétences développées dans le monde entrepreneurial, et notamment les miennes au sein du Pépite CréaJ IDF, facilitent la gestion de ce genre d’initiatives. On a de facto une vision large, qui prend en compte beaucoup des aspects logistiques, de contrainte de moyens, de gestion des effectifs, de communication… On est davantage capable d’anticiper, permettant dès lors au projet de se professionnaliser un peu plus afin d’assurer une efficacité accrue — ici au grand bénéfice de l’endiguement de la pandémie du coronavirus. Mais cela ne suffit pas : c’est avant tout l’esprit de solidarité des protagonistes de l’initiative solidaire qui peut déplacer des montagnes. Et quelles belles montagnes que celles-ci !