Interview croisée d’Anne Pellé, Vice-présidente Commission de la Recherche et Karim Boualem, en charge de la valorisation de la recherche à la Bibliothèque universitaire Paris 13
Anne Pellé, vice-présidente chargée de la recherche et des études doctorales :
L’ouverture des publications scientifiques doit être intégrée au processus de recherche. Le Plan national pour la Science Ouverte a pour première mesure de rendre obligatoire la publication en accès ouvert des articles et livres issus de recherches financées par appels d’offres sur fonds publics. L’Agence Nationale de la Recherche (ANR) s’est déjà engagée dans ce sens. L’obligation de publier en accès ouvert ne touchera pas seulement les recherches financées par l’ANR, mais également toutes les recherches financées par les agences relevant d’autres ministères. Ce plan amplifie une tendance déjà impulsée par la loi pour une République numérique, en instaurant de nouvelles obligations et va également avoir une incidence importante sur les infrastructures de recherche. Notre université se doit de relever le défi que représente le mouvement de la Science Ouverte avec une politique de soutien et d’accompagnement de la communauté scientifique.
Quel rôle pour la Bibliothèque universitaire de l’université Paris 13 ?
Karim Boualem, en charge de la valorisation de la recherche à la bibliothèque universitaire :
Le rôle des professionnels de la documentation dans la promotion du libre accès est fondamental. Depuis 2013, la bibliothèque universitaire a en charge la gestion de l’archive ouverte pluridisciplinaire HAL de notre université. Pour les bibliothèques universitaires, la Science Ouverte est un enjeu stratégique pour les années à venir car il s’agit d’une alternative crédible à l’offre éditoriale classique, une offre éditoriale traditionnelle qui reste extrêmement onéreuse pour les bibliothèques. Celles-ci apportent leur savoir-faire dans la saisie des métadonnées et des référentiels. L’harmonisation des métadonnées et le contrôle de la qualité de l’archive ouverte de l’établissement (HAL Paris 13) font déjà partie de la culture professionnelle de la documentation. La bibliothèque universitaire accompagne les laboratoires et les chercheurs dans leurs différents dépôts en archive ouverte sur HAL Paris 13.
Quels sont les dispositifs à venir pour soutenir la Science Ouverte dans notre université ?
Anne Pellé, Vice-présidente chargée de la recherche et des études doctorales :
Nous soutenons cette démarche à travers une communication intense en direction des laboratoires de recherche. Nous devons, à l’instar d’autres universités, utiliser l’archive ouverte HAL Paris 13 pour diffuser en Open Access et en texte intégral le résultat de nos productions scientifiques et leur donner ainsi une meilleure visibilité. La bibliothèque universitaire joue un rôle central dans cette démarche.
Par ailleurs, l’université Paris 13 et sa commission recherche engagent une réflexion autour de l’outil DMP OPIDoR dans le cadre de la production d’un plan de gestion des données afin de permettre à notre communauté d’être en mesure de postuler aux divers appels d’offre, répondant ainsi aux conditions d’attribution des financements. La présentation de l’outil DMP OPIDoR dans le cadre du séminaire du 16 avril sera un moment important.
Le séminaire du 16 avril 2019 ayant pour thématique les données de la recherche sera une étape importante pour la communauté scientifique de l’université. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Karim Boualem, en charge de la valorisation de la recherche à la bibliothèque universitaire :
La Bibliothèque universitaire et le Bureau de la Recherche et des Études Doctorales (BRED) de l’université Paris 13 organisent le 16 avril une demi-journée consacrée aux données de la recherche. La rencontre a pour objectif de mettre en lumière les pratiques actuelles en matière de gestion des données de la recherche, aussi bien dans le domaine des sciences humaines et sociales que dans celui des sciences et technologies.
Le plan d’action 2019 de l’ANR demande à ce que les publications consécutives aux projets qu’elle finance soient déposées en texte intégral dans une archive ouverte, et imposera de plus un plan de gestion des données (DMP) pour les projets financés à partir de 2019. La cheffe de projet Science Ouverte et la responsable du département numérique et mathématiques à l’ANR feront le point sur le cadre institutionnel, juridique et technique de cette politique publique.
Au commencement d’un projet de recherche, le DMP définit ce que les chercheurs feront de leurs données pendant et après le projet, expliquant notamment la mise à disposition des données en vue de leur réutilisation et de leur valorisation. La problématique du stockage des données de la recherche sur des serveurs institutionnels devient alors une priorité pour de nombreuses structures de recherche.
Durant cette journée, nous présenterons l’outil DMP OPIDoR ainsi que l’entrepôt de données de l’INRA afin d’offrir une approche pratique de ces deux aspects.Enfin, Danielle Geldwerth et Christophe Cérin, chercheurs à l’université Paris 13, reviendront sur la valorisation des données ainsi préservées et ses implications tant techniques qu’institutionnelles.
Rendez-vous le 16 avril pour une demi-journée consacrée aux données de la recherche
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