
C’est officiel, le PRISME (Pôle de Référence Inclusif Sportif MEtropolitain), un projet d’équipement sportif porté par le département de la Seine-Saint-Denis et ouvert à la pratique sportive la plus large possible, fera partie de l’héritage des Jeux Olympiques Paralympiques de 2024 !
Pour revenir sur la genèse de ce projet ambitieux et l’implication de l’université Paris 13 dans ce cadre, nous avons posé quelques questions à Aude-Marie Foucaut, maître de conférences et responsable du master STAPS mention APA-S « Activité physique, sport, handicap et inclusion » à l’université Paris 13.
Vous êtes maître de conférences et responsable du master STAPS mention APA-S « Activité physique, sport, handicap et inclusion » à l’université Paris 13 : pouvez-vous revenir sur vos missions au sein de notre université et nous raconter comment a commencé votre implication au sein du projet Prisme ?
Je suis maître de conférences depuis 2015 en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives et j’enseigne principalement dans la mention Activité Physique Adaptée et Santé (APA-S). Je suis membre du Laboratoire Educations et Pratiques de Santé (LEPS EA3412). Depuis cette année, deux parcours de Masters STAPS, mention APA-S, ont été ouvert dont celui que vous citez qui est en lien direct avec le projet PRISME. J’ai pu m’impliquer dans ce projet suite à une passation par Dr François Lhuissier, médecin du sport, MCU-PH qui représentait l’université dans ce projet depuis 2014.
Pouvez-vous nous expliquer précisément en quoi consiste ce projet de Pôle de référence Inclusif Sportif MEtropolitain ? Comment s’inscrit-t-il dans le cadre des JOP 2024 ? Quels sont les liens tissés entre les différentes parties prenantes de cette initiative ?
Le PRISME sera un équipement sportif innovant, livré dès 2023 sur le terrain du stade départemental de la Motte, et pensé pour pouvoir accueillir l’universalité des publics dans une logique inclusive, et plus particulièrement les personnes les plus éloignés de la pratique (handicaps moteurs, sensoriels, psychiques, déficiences intellectuelles, perte d’autonomie, accidentés, seniors, etc.). Il sera adossé à la recherche et à l’enseignement par son partenariat avec l’université Paris 13.
Cet espace de pratique sportive en “accessibilité universelle” sur le fond, comme sur la forme, mise sur la co-construction d’un projet à haute valeur ajoutée pour le territoire et le Département. Celui-ci figure officiellement dans l’Héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Il ne sera pas utilisé pour les compétitions mais pourra être un lieu d’entraînement, et également en aval de JOP2014 un lieu de promotion de la pratique d’activité physique et/ou sportive pour tous, en loisir et en haut niveau.
Les fondations du projet PRISME ont été posées en 2016 sur les bases d’une association de préfiguration nommée Pôle sport et Handicap de Seine-Saint-Denis, dont les membres étaient le Département de la Seine-Saint-Denis, la Commune de Bobigny, l’établissement public territorial Est Ensemble, l’établissement public territorial Terres d’Envol, l’Université Paris 13, l’hôpital Avicenne de Bobigny, l’établissement public de santé Ville Evrard, l’Association des Etablissements du Domaine Emmanuel, le Comité Départemental Olympique et Sportif de Seine-Saint-Denis, le comité Départemental de Sport Adapté, le Comité Départemental Handisport, et la Fédération Gymnique et Sportive du Travail 93. Ceux-ci sont toujours partenaires du PRISME, mais l’adossement du projet a été repris par le Département de la Seine-Saint-Denis.
Depuis, l’université a poursuivi ou initié des projets communs avec les partenaires du PRISME dans le cadre d’évènements tels que l’intégrathlon, le festival des pratiques partagées, ou encore dans le cadre de la mise en stage des étudiants de Licence et Master APA-S, et de projets de recherche et développement.
Ces Jeux paralympiques de 2024 sont perçus comme une opportunité historique pour faire progresser la cause du handicap, et le choix d’intégrer le Prisme à l’héritage de ces JOP constitue un marqueur fort de cette ambition : comment voyez-vous l’avenir dans ce domaine, aussi bien à l’échelle de notre université qu’à celle de notre territoire ?
On constate déjà que de nombreux acteurs du territoire interviennent dans la mise en œuvre d’activités physiques et sportives pour les personnes en affection de longue durée ou en situation de handicap. La Seine Saint Denis est riche de nombreuses actions et innovations pour permettre aux personnes d’initier ou maintenir un style de vie actif. Les associations et les intervenants du territoire, et notamment les étudiants titulaires de la Licence APA-S de Bobigny, s’attachent à proposer des programmes adaptés, voire des pratiques inclusives (ou partagées). Cependant l’accessibilité aux lieux de pratiques et à un encadrement structuré reste difficile, pourtant c’est un droit pour tout·es. Le projet PRISME laisse entrevoir une opportunité supplémentaire de promotion de l’activité physique auprès des publics qui en sont les plus éloignés.
Une fédération de recherche a d’ailleurs été formalisée autour du projet PRISME. Son objectif principal sera de participer à la mise en place de l’activité physique comme moyen de prévention, d’inclusion et de solidarité. Ce projet devrait permettre l’amélioration sur le territoire des accompagnements dans l’activité physique, à des fins de santé ou de performance, et de participation sociale. Le levier exceptionnel que représente les Jeux Olympiques et Paralympiques nous permettra d’avoir un rayonnement national et international.
La fédération de recherche rassemblera des chercheurs des laboratoires de l’université Paris 13, tels que le Laboratoire Educations et Pratiques de Santé (LEPS EA3412), le laboratoire Hypoxie et Poumon (H&P UMR INSERM U1272), l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpack (EA4494 École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers), l’Equipe de Recherche et d’Epidémiologie Nutritionnelle (EREN UMR1153) ; par ailleurs ces chercheurs sont tous enseignants en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS). Des chercheurs du Laboratoire Interuniversitaire Expérience, Ressources culturelles, Education (EXPERIS EA3971), et l’Unité Transversale de Recherche Psychogenèse et Psychopathologie (UTRPP EA4403) apporteront leur participation. Au sein de cette fédération, collaboreront également divers partenaires tels que le service de médecine du sport du Groupement Hospitaliser Universitaire 93 – Hôpital Jean Verdier (GHU93-Hôpital Jean Verdier), l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), la Maison des Sciences de l’Homme (MSH), l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) de Bobigny, le Département des Activités Physiques et Sportives (DAPS) de l’université Paris 13, l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP), l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de l’université Paris 13, et les écoles de kinésithérapie de Saint Denis et de Saint Maurice.