En cette fin d’année 2016, le bureau des archives de l’Université Paris 13 a souhaité présenter une figure importante de la recherche de notre université : le pédopsychiatre et psychanalyste Serge Lebovici (1915-2000).
Les documents qui illustrent cet article sont tous tirés des archives de l’Université dont certains proviennent de l’activité de Serge Lebovici lui-même – un article référencé de sa main (image 5) et une chemise faisant partie de son système de classement d’articles scientifiques (image 6). L’ensemble des documents accumulés par ce dernier dans le cadre de ses activités à Paris 13 n’a toutefois pas encore été collecté. Aussi, d’autres articles sur ce chercheur sont appelés à voir le jour lorsque de nouvelles sources auront été collectées.
Lebovici – dont on peut voir la signature sur l’image 1 – nait à Paris de parents juifs roumains. Son père meurt déporté à Auschwitz en 1942. Serge, lui, est mobilisé en 1940, capturé et libéré en 1941. En 1944, il prend part aux combats de la Libération de Paris. Décoré de la Croix de guerre, il poursuit ses études de psychanalyse et se spécialise dans la psychiatrie infantile, qui consiste à étudier le psychisme des enfants et des adolescents. À Paris, il fonde ce qui deviendra l’un des premiers centres de consultation destiné aux bébés, aux enfants, aux adolescents et à leur famille. En 1957, il cofonde la revue La Psychiatrie de l’enfant (image 2), qui paraît toujours aujourd’hui à raison de deux numéros par an. Décoré de la Légion d’honneur en 1974, il est célèbre pour avoir été le seul Français à présider l’Association psychanalytique internationale (IPA) fondée par Freud en 1910 et s’être opposé intellectuellement à Jacques Lacan, partisan de la psychanalyse dite « profane » (pratiquée par les non médecins).
Il fait son entrée à l’Université Paris 13 en 1978 comme professeur en psychiatrie de l’enfant à l’UFR SMBH – on peut voir son procès-verbal d’installation sur l’image 3. Il créé alors avec Philippe Mazet une unité de recherche, le département de psychopathologie clinique, biologique et sociale de l’enfant et de la famille, ainsi qu’un département clinique au CHU de Bobigny (actuel hôpital Avicenne), dans lequel des praticiens innovants (Tobie Nathan, Marie-Rose Moro) viennent travailler. Pendant son séjour à Paris 13, il étudie finement les interactions liant la mère et son enfant et ses études dans le domaine de la psychiatrie de l’enfant d’orientation psychanalytique lui vaudront une renommée mondiale, marquée par la parution de nombreux articles et ouvrages (près de 500 références bibliographiques).
Il crée en parallèle se ses recherches plusieurs enseignements notamment un diplôme universitaire en psychopathologie (étude des troubles psychiques) du bébé, toujours avec Philippe Mazet et dont la présentation pédagogique figure sur l’image 4. En 1985, il est admis à partir à la retraite mais continue ses activités de recherche et d’enseignement.
Le 20 décembre 2007, sept ans après sa mort, la bibliothèque du campus de Bobigny (image 7), aujourd’hui inutilisée au profit de la nouvelle bibliothèque Jean Dausset, décide de lui rendre hommage en se nommant « bibliothèque Lebovici » : on peut ainsi voir l’inauguration de la plaque sur l’image 8. Un centre de recherches Serge Lebovici, dirigé par Marie-France Moro, existe également, dont les bureaux se trouvent sur le campus de Bobigny.
En définitive, Serge Lebovici a été mêlé aux principales innovations psychanalytiques de la seconde moitié du siècle en créant, encourageant et développant théorie, pratique et recherche dans le domaine de la psychiatrie de l’enfant.
Pour des raisons techniques, les références des documents sélectionnés n’apparaissent pas à l’heure actuelle. Pour toute demande, veuillez contacter le service des archives à